« Le bonheur national brut » – François Roux

le bonheur national brut - François Roux

L’exercice de la chronique littéraire est toujours difficile quand la lecture reste mitigée. Un avis positif ou négatif s’écrit tout seul, tant on ressent l’histoire. Mais quand une lecture semble inachevée par un manque de profondeur où une histoire un peu trop légère, l’exercice devient tout de suite plus compliqué.

Comme vous avez pu le comprendre ma dernière lecture n’est pas un coup de cœur, mais elle ne correspond pas non plus à une horreur absolue. Ce livre est agréable, il se lit très bien mais on n’en garde pas un souvenir cuisant.

La volonté de l’auteur est de lier son roman aux impacts politiques qu’on a pu avoir dans notre société. Avec comme véritable ligne de fond la montée au pouvoir du parti socialiste. L’idée est bonne, mais son exécution laisse à désirer. L’histoire ne s’appuie pas réellement sur l’Histoire politique et tourne autour sans lui donner la résonnance que l’on en attendait au vu du résumé. Il aurait été plus intéressant d’utiliser la politique comme moteur pour ce roman.

Le livre se compose de deux parties. La première met en scène quatre jeunes hommes, amis et très différents dans leurs visions de la vie et dans leurs choix politiques. L’histoire démarre en 81, l’année de leur bac et de la victoire de Mitterrand alors au pouvoir. La deuxième partie reprendra ses jeunes hommes et nous amènera 25 ans plus tard à la veille de la victoire de François Hollande. A mes yeux ces deux parties sont très disparates. La première beaucoup plus approfondie, nous fait découvrir ces personnages et on voit leurs vies qui se construisent en fonction de la société et de leurs choix. Mais la deuxième partie nous laisse froid, on manque de profondeur et peu à peu on perd l’intérêt du départ. La politique ne sert qu’à combler un manque d’intérêt pour les personnages. On en arrive à la fin du roman en se disant : « Tout cela pour ça ! »

Un roman qui semble inachevé, presque bâclé. C’est fort dommage quand on pressent le potentiel qu’on nous met au début de cette histoire.

***

*Pour aller plus loin, voici l’histoire : 10 mai 1981, François Mitterrand est élu, la France bascule à gauche, saisie d’émoi. Pour Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, dix-sept ans à peine, pas encore le bac en poche, tous les espoirs sont permis, même au fin fond de leur province bretonne. Vivre son homosexualité au grand jour et monter à Paris pour Paul ; embrasser une carrière politique pour Rodolphe ; devenir photographe pour Benoît, fils d’agriculteurs ; suivre la voie de Bernard Tapie pour Tanguy. Trente-et-un ans plus tard, que reste-t-il de leurs rêves, au moment où le visage de François Hollande s’affiche sur les écrans de télévision ?

7 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Madame lit dit :

    Nous rencontrons parfois des lectures mitigées…

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    1. Il est vrai. Je trouve d’ailleurs que c’est toujours les plus compliqués pour en parler objectivement !

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      1. Madame lit dit :

        Je suis entièrement d’accord avec toi.

        Aimé par 1 personne

  2. Il est vrai qu’il est plus difficile de parler de livre dont notre avis est mitigé, on n’a pas détesté mais on n’a pas eu une lecture forte non plus et arriver à décrire cela est moins aisé.

    Aimé par 1 personne

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