100 ans séparent le 1984 de Georges Orwell au 2084 d’Alain Damasio. Et l’avenir n’est pas plus joyeux. Le monde totalitaire connu chez Orwell s’est simplement déplacé sur une autre galaxie, et s’est intensifié sous un autre nom. Mais qui apporte les mêmes problématiques.
Bienvenue à Cerclon I. Après une attaque biochimique, une quatrième Guerre Mondiale et un monde détruit, la population a commencé à se déplacer dans une société où il fait bon vivre. On ne travaille que 4 heures par jour, on est à la pointe de la technologie, on ne vieillit plus avant 70 ans, la publicité gère notre vie. En un mot, voici un monde parfait ! Mais quand tout semble si bien géré, la population n’arrive plus à savoir vivre. Bourré de micro-technologies pour simplement ressentir sa vie. Le monde semble bien malheureux. C’est pour cela qu’un groupe s’est formé : La Volte, afin de faire évoluer la société. Lui donner à nouveau un sens !
Dans ce roman de SF, le genre n’est qu’un support pour amorcer le réel sujet du livre. Ici, on traite de la politique. Des engagements politiques qu’une société fait pour le soi disant bien-être de sa population. Ce roman très impliqué nous raconte un monde qui pourrait être le notre. Un monde où les hommes ne sont plus que la matière première pour créer des machines. Vidé de leurs viscères ils deviennent des carapaces. En utilisant le corps du peuple, on permet de le maintenir là où l’on veut. On le contrôle de l’intérieur. Ici pas de malveillance, un simple contrôle de la totalité de notre vie.
Mais la Volte est là, pour créer cette étincelle nécessaire dans tous les romans qui traitent d’un sujet aussi complexe que la liberté. Se réveiller pour pouvoir vivre une vie que l’on a choisi, que l’on a décidé et que personne ne va « valider » pour nous.
Ce roman est d’une richesse très intense. Ce monde, cette bulle qu’on a créé nous permet une immersion totale dans un univers qui nous fait frémir. La plume de l’auteur nous entremêle. Car elle prête sa voix à de nombreux personnages, tous différents pour qu’on puisse se rendre compte d‘une même situation sous différents angles.
J’ai vraiment été soufflée par cette écriture, cette puissance et la complexité du récit. Car loin de nous dérouter, elle renforce notre voyage initiatique dans cet univers. Mais … Et c’est là que le bas-blesse, je trouve que cette lecture est fastidieuse. Il m’a fallu près de 200 pages pour pouvoir trouver un véritable intérêt à l’histoire. Pour ma part, j’ai eu du mal à me plonger dans le livre. Et je trouve que ça conditionne le reste du récit. Je finis donc ce roman en étant mitigé sur mon ressenti.
Mais la plume, comme la profondeur de l’histoire me dit que ce n’est qu’une erreur. Et pour la réparer, je vais m’empresser d’aller lire « La horde du contrevent ».
***
*Pour aller plus loin, voici l’histoire : 2084. Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Laquelle ? La nôtre. Souriez, vous êtes gérés ! Le citoyen ne s’opprime plus : il se fabrique. À la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu’on forme, tout simplement.
Au cœur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur pays, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution – et même au-delà, jusqu’à construire cette vie de partage, rouge, que personne ne pourra plus leur délaver.
Ah pas mal comme idée de bouquin. Je suis un peu plus sur ma réserve quand je vois que c’est Damasio. J’avais lu La horde du contrevent y a quelques mois, et je suis totalement passée à côté. T’accroche ou t’accroche pas, y’a pas de demi mesures.
Retenter un Damasio me dit pourtant, je note donc ce titre !
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En effet je pense que les textes de Damasio ne font pas de demi mesure. J’espère que j’aurais plus de chance avec « la Horde du contrevent ». Pour toi j’espère que « la zone du dehors » te réconciliera avec l’auteur !
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Moi aussi j’avais peiné pour entrer dans le récit et c’est vrai que la plume de Damasio est assez spéciale, très riche et très dense. On la retrouve dans « La horde du contrevent », mais comme je trouve le récit plus rythmé, je trouve qu’elle l’a sublimé, d’où mon coup de cœur pour ce livre ! J’espère que ce sera aussi le cas pour toi.
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Beaucoup de personne place « la Horde du contrevent » avant « la zone du dehors ». J’espère qu’il en sera de même pour moi !
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Il est dans ma liseuse 🙂 mais je pense commencer par la Horde du contrevent 😉
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Je pense que « la Horde du contrevent » est un poil au dessus. C’est pour ça que j’ai préféré commencer par « la zone du dehors » pour finir sur le meilleur !
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Ah c bon à savoir 😉 merci
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Ohh j’ai adoré La horde du contrevent et vu ce que tu dis de ce livre, il faudrait que je me jette dessus!
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Moi il faut que je découvre ce fameux livre aussi !
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Ta chronique donne envie! Si jamais il y a une lecture commune sur le forum de livraddict de la horde du contrevent en avril. J’y participe, se sera ma première découverte de l’auteur. Mais si l’expérience me plait, je rajouterai ce livre dans ma wishlist de suite!
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Tu me diras ce que tu en auras pensé alors !
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Le seul livre que j’ai lu de Damasio est La horde du contrevent, et j’aimerais beaucoup en découvrir un autre, ça pourrait être l’occasion. Après, son style est assez particulier, donc je ne sais pas si je serais séduire…
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Je suis bien d’accord avec toi, son style est particulier mais néanmoins très intéressant. J’ai hâte de lire « la Horde du contrevent » tout le monde m’en dit le plus grand bien !
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