« Vous n’aurez pas ma haine » – Antoine Leiris

vous n'aurez pas ma haine - Antoine Leiris

Un texte dans l’air du temps, malheureusement. C’est en réponse à l’actualité catastrophique que nous avons connue ces derniers mois que l’auteur a eu besoin de présenter ce livre. Un texte sur la perte et la reconstruction avant tout. Un texte sur l’avenir envers et contre tout. Un texte, dur, pénible, mais nécessaire pour tous.

J’avais peur de ce récit car je ne voulais pas justement de cette haine. Cet acharnement trop virulent que l’on a vu pleuvoir après les attentats. Ces amalgames entre tristesse et rage, où l’on rejette tout, où les gens ne sont plus capables de faire la part des choses. Ici l’auteur à l’intelligence de nous présenter un bout de sa reconstruction, de ce parcours encore bien long qu’il va devoir réaliser : dur mais obligatoire !

C’est ce qui ressort de ce texte l’intelligence d’un homme qui a besoin d’exprimer sa peine, mais qui va le faire de la bonne manière. Il ne cède ni à la rage, ni à la haine. Il exprime juste une peine trop grande pour être contenue. Une peine qu’il a besoin de sortir de lui. Crier au monde entier le mal qui le consume. Un mal qui a touché de trop nombreuses personnes lors de ces attentats. Un chagrin inimaginable qui bouleverse encore trop de monde. Chacun à sa propre manière, essaye de se reconstruire, de réapprendre à vivre et surtout de combattre sa propre peur intérieur.

Ici Antoine Leiris choisi les mots pour combattre les maux. Une solution comme une autre, mais ce qui nous touche c’est, que c’est sa propre solution. On ressent sa peine et son mal être, car il est sincère. Un texte tout en finesse qui n’est autre qu’une déclaration d’amour à sa femme perdue. Une déclaration pour son fils qui va devoir se battre comme lui, à ses côtés. Un texte qui aurait du être privé mais qu’il a décidé de rendre public, comme un cri d’espoir envers toutes les personnes qui ont eu le malheur de perdre un être cher lors de ces attentats. Ce texte est à mettre dans toutes les mains, car son récit comme son choix est un exemple pour de nombreuses personnes.

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*Pour aller plus loin, voici l’histoire : Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume. À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer. C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant.

8 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Un récit qui doit être poignant mais surement intelligent pour ce rendre compte de certaines choses…

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    1. C’est ce qu’il en ressort, j’espère que tu pourras le lire !

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  2. lilylit dit :

    J’ai beaucoup de mal avec les témoignages de gens qui ont vécu des drames personnels. Je comprends qu’ils aient besoin d’extérioriser mais je me demande s’il n’y a pas parfois quelque chose de malsain et de voyeur dans le fait de lire le compte-rendu de leur souffrance (je ne parle pas pour toi hein, je parle de gens qui ne liraient que ce type de livres, par exemple). Et puis ces livres se vendent très bien, et ça crée un genre de business de la douleur qui me choque.

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    1. Je comprends ce que tu veux dire, mais ça ne me dérange pas quand c’est intelligent. Ici on ressent sa peine, on ressent son besoin d’en parler et pas pour un but marketing ou financier. Après de nombreuses personnes jouent sur ce créneau et c’est dommage, car des textes comme celui ci mérite le coup !

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