« L’astragale » – Albertine Sarrazin

l'astragale - Albertine Sarrazin

Dans ce roman aux accents de défouloir, c’est dans l’intimité de notre jeune auteure que l’on entame ce récit. Albertine Sarrazin a eu une vie mouvementée, en prison elle décide de se confier et nous livre ce texte d’une rare intensité. A travers cette douce rengaine c’est son passé, son présent et un potentiel avenir qui nous est présenté.

Dès le démarrage on rentre dans une lecture égoïste. Ce genre de roman qui nous livre un message personnel de l’auteure. Ici elle nous fait rentrer directement dans son intimité et c’est à travers cette proximité que l’auteure nous présente son récit, son parcours. La rencontre avec Julien, celui qui fera tout changer, celui qu’elle attendait depuis si longtemps.

En rentrant dans cette intimité avec l’auteure, on va prendre ce qu’elle accepte de nous donner. Dans cette relation, on se sent parfois de trop, on n’ose pas trop nous approcher. Un peu effrayer par trop de proximité. Voici mon ressenti dans ce texte, très court, très vif. Ici rien ne se passe et pourtant la vie nous offre une course folle. On est submergé par la lassitude et a contrario par la vitesse de chaque situation. Albertine Sarrazin, nous livre son parcours à chaud, son ressenti, un état d’être.

Je ne peux vous dire que ce roman est génial, mais il fait partie de ces moments de lecture qui semblent se fixer dans le temps. Un texte d’amour, un bel hommage à son homme. Celui qui la sauve, celui qui l’attend, celui qu’elle attendait. Un amour naissant, un amour éphémère mais qui semble si sincère. Tout dans ce livre nous est donné, à porté de main. On attrape des effluves de Paris, des billets volés, des bandits du dimanche. Ce texte ne se veut que ce qu’il est : un bout de vie qu’une jeune femme offre à l’homme qu’elle aime.

Un roman qui ne peut nous laisser indifférent. On ressent ici, toute la force de cette relation amoureuse. Une force latente, une force brutale, une force déchirante. Avec ce roman on passe par de nombreuses émotions comme nos personnages. On les suit dans leurs tourmentes, et même si on sait le mal qu’ils font, on ne peut que les aimer et subir leurs peines. On est certes écœuré par tous ces malheurs mais à la fin c’est tout l’espoir qu’on nous laisse entrevoir qui résonne en nous.

***

*Pour aller plus loin, voici l’histoire :  » Le ciel s’était éloigné d’au moins dix mètres. » Ainsi débute ce livre culte, récit de la cavale d’une jeune fille de dix-neuf ans évadée de la prison où un vol l’a conduite et qui, dans sa fuite, s’est brisé un os du pied nommé astragale. La route d’Anne croise celle de Julien, qui deviendra l’amour de sa vie. Il parle comme elle le langage des prisons et va l’aider à échapper aux autorités qui la traquent. De planque en planque, de rencontre en rencontre, la mineure en cavale lutte au prix de toutes les audaces pour sa fragile liberté.
Quoiqu’il en coûte, chaque rayon de soleil est à prendre. Anne, c’est Albertine Sarrazin (1937-1967), qui, avec ce livre, paru en même temps que La Cavale en 1965, a fait découvrir à des milliers de lecteurs son style mêlant verdeur de l’argot, trouvailles poétiques et humour. Le destin scandaleux d’Albertine est devenu cette oeuvre romanesque dont la vitalité littéraire défie le temps.

4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Le livre et le film m’attirent, l’histoire m’inspire….

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    1. Je n’ai pas vu le film, mais avec le livre tu passeras un bon moment !

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  2. Livranthrope dit :

    Tu m’as bien donné envie de le lire 🙂 je ne sais pas quand mais maintenant je sais au moins de quoi ça parle et si tu as aimé, je pense qu’il pourra me plaire

    Aimé par 1 personne

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