« Someone » – Alice McDermott

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Avec ce roman, on va suivre les conditions d’une famille Irlandaise à New York. A la fin de ma lecture j’en ressors avec du positif, comme du négatif. Laissez-moi, vous expliquer tout cela.

Tout d’abord lorsque l’on débute cette lecture, il faut avoir conscience que le sujet est la vie en elle-même. On est donc dans un roman où il ne s’y déroule presque rien : le quotidien d’une famille qui continue de vivre malgré les aléas de leur propre vie.

Sur ces conditions de vie, il faut reconnaître que l’auteure nous sert un texte tout en douceur. On suit dans cette famille le parcours de chacun et en particulier celui de la benjamine. Haute en couleur, elle n’a pas sa langue dans sa poche pour manier sa vie et celle des autres. Avec un certain sens de l’humour, on découvre les joies comme les peines de cette famille populaire. Obligée de vivre au sein d’une communauté où les origines font offices de passeport.

A mes yeux, l’intérêt de ce roman réside dans l’interprétation que nous est donné de l’auteure de notre jeune protagoniste. On va suivre le déroulement de sa vie et grâce à une détermination sans faille, on se dépeint assez bien cette gentille chipie, qui aurait fait tourner en bourrique de nombreux parents. Une jeune fille curieuse et ouverte d’esprit qui tente de trouver sa place au sein de sa communauté, mais également au sein d’une société en pleine mutation.

Néanmoins, j’ai eu un du mal avec certains passages. Non pas à cause de l’écriture qui est très fluide et nous permet de défiler cette histoire sans discontinuité. Mais à cause de la gestion du temps : on passe du passé au présent pour se faufiler dans l’avenir, mais sans nous prévenir. J’ai du mal avec ce procédé qui est pourtant très apprécié des auteurs pour mettre en parallèle des événements semblables à des périodes différentes. Pour moi, ce procédé est intéressant lorsqu’il est utilisé avec parcimonie. A l’inverse quand on l’utilise trop, il lasse son lecteur qui a du mal à se repérer dans le temps. On s’y perd, on ne sait plus qui parle et surtout où et quand sommes nous.

Malgré ce procédé qui a dérangé ma lecture, je reconnais au livre de véritables qualités.  Ce roman a un côté très cocooning, il nous attire dans les mailles de cette famille et comme si elle était la nôtre on s’y sent bien. On parle d’histoire de vie, de famille et l’on s’identifie énormément. En plus il faut le reconnaître la description de cette vie irlandaise aux Etats Unis est assez exceptionnelle et nous immerge complètement.

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*Pour aller plus loin, voici l’histoire : Brooklyn, années 30, quartier irlandais. Marie vit avec ses parents, immigrés avant sa naissance, et son grand frère Gabe dans un minuscule appartement bien astiqué. Son père boit trop mais il aime sa fille tendrement. Sa mère a la rudesse des femmes qui tiennent le foyer. Tandis que Gabe se destine dès le plus jeune âge à la prêtrise, Marie traîne sur les trottoirs de New York avec ses copines, colportant les cancans du bloc d’immeubles, assistant aux bonheurs et aux tragédies d’une quartier populaire. Viendront le temps des premiers émois, puis du premier emploi, chez le croque-mort du quartier, le débonnaire M. Fagin. Un jour, elle rencontre Tommie, GI détruit par la guerre qui vient de s’achever, employé d’une brasserie de bière et ancien paroissien de Gabe. Tommie est ce qu’on appelle ‘un gars bien’. Ensemble, ils vont élever quatre enfants qui connaîtront l’ascension sociale américaine. Poignant et caustique, le récit de la très ordinaire vie de Marie ? un parcours de femme, des tracas et des joies d’épouse, de mère, de fille, de s?ur, d’amie ? devient un témoignage historique évocateur de la communauté irlandaise du New York des années 30, du traumatisme de la guerre, des mutations sociologiques de l’époque contemporaine.

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