« La zone d’intérêt » – Martin Amis

la zone d'intérêt - martin amis

Une lecture qui s’annonçait si intense, si hors du commun et qui s’effondre aussi sec. Lorsque j’ai lu les avis sur ce roman, je suis tombée de ma chaise. Ce roman se faisait démolir, pourtant le sujet semblait brillant, l’écrivain a une plume très riche et ce livre était couronné d’un prix littéraire. Il n’en fallait pas plus pour m’attirer !

Ayant lu beaucoup de romans sur la seconde Guerre Mondiale, j’ai de plus en plus de mal avec cette période de l‘histoire en littérature, car il me semble que l’on a tout dit. Donc quand j’ai découvert cette quatrième de couverture qui nous présentait une vision détournée de cette période. On inversait les rôles et on allait plaindre des SS ?! Magique et irréelle ! Mais dès les premières pages j’ai bien compris que malheureusement on restera dans une version soft de ce que j’imaginais. J’estime que l’on peut rire de tout si la manière de faire est intelligente, ici il faut reconnaître que son idée est brillante et son écriture très riche pour amener cela. Mais surement dans un besoin de ne pas froisser trop de monde, l’auteur à pris un parti mitigé en démarrant fort puis en baissant d’intensité son texte.

Dans ce roman on a donc un problème, car il présente son sujet de manière trop et pas assez à la fois. Soyons clair, quitte à nous présenter un texte qui se veut satirique et noir à souhait autant se donner à fond. Que cela soit choquant mais vraiment ! Où alors que le récit prenne une tournure vaudeville engagée, une qui vaut le détour. Malheureusement on reste un peu sur sa faim. On comprend l’intention de l’auteur, mais on en attend beaucoup plus. Je souhaitais du Monty Pithon ! Je souhaitais de la satire à fond !

On ressent la volonté de l’auteur mais pour moi il ne va justement pas assez loin et reste à la limite comme s’il n’osait pas. Comme s’il avait peur de perdre des lecteurs, alors qu’en allant à fond je pense qu’il en aurait gagné justement. Je ressors donc mitigé car j’aurais espéré tellement plus en fin de compte. Quitte à vouloir choquer, choquons, mais dans ce texte je suis restée à la frontière. Une frontière encore trop lisse à mon goût et pour mon envie de lecteur.

*** 

*Pour aller plus loin, voici l’histoire : La météorologie du coup de foudre ou comment faire basculer l’ ordre dans un système allergique au désordre.
Comment explorer à nouveau la Shoah sans reprendre les mots des autres ? Comment oser un autre ton, un regard plus oblique ? En nous dévoilant une histoire de marivaudage aux allures de Monty Python en plein système concentrationnaire, Martin Amis remporte brillamment ce pari. Une manière habile de caricaturer le mécanisme de l’horreur pour le rendre plus insoutenable encore.

7 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. killing79 dit :

    Tous les avis que j’ai pu lire sur ce livre, vont dans le même sens que toi!

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    1. C’est un peu dommage, mais ça confirme l’idée général !

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  2. peluche0706 dit :

    Jamais entendu parler de ce livre. Dèjà, « une part de l’autre » m’avait un peu refroidi, j’imagine encore moins lire celui-là…

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    1. En effet je te le déconseille vivement. « Une part de l’autre » est soft en comparaison !

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  3. Marie-Claude dit :

    Je n’ai jamais été capable de passer au travers d’un roman de Martin Amis, et ce n’est pas faute d’avoir essayé! Celui-ci, de par son thème, me tentait bien, mais après la lecture de ta chronique, je suis refroidie, ce qui, au final, n’est pas une mauvaise chose!

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    1. C’est la première fois que je lisais Martin Amis, donc je ne peux pas encore avoir une idée arrêtée. Ce texte par son sujet soulève beaucoup de polémique, mais par contre j’ai beaucoup aimé son style et son écriture. Je pense que je vais retenter l’aventure !

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